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Au-delà du son : surdités et expériences musicales

 

    Résumé de la conférence de Madame le Pr. Christine Petit, professeur au Collège de France, donnée à la Philharmonie de Paris le 4 décembre 2023 en introduction du colloque : 'Au-delà du son : surdités et expériences musicales'

Le thème en était : Audition, langage et musique. Neurosciences et lien social chez l’homme.

 

On sait que la coopération a contribué grandement à la supériorité de Sapiens. Pour cela, le langage et la musique sont des éléments essentiels. L’audition s’est développée depuis 400 millions d’années (requins, baleines et dauphins) et progressivement chez les mammifères. Elle a répondu au cours de l’évolution à un besoin vital pour se localiser dans l’espace et déceler les dangers. Les organes de l’audition sont un défi de construction biologique avec cet analyseur de fréquence que sont les 3500 cellules ciliées internes de la cochlée, peu nombreuses cependant par rapport aux 100 millions de cellules rétiniennes.

 

 L’apparition du langage

Aucun primate non humain n’a jamais produit de séquence de parole. La possibilité d’imiter quelques mots n’est pas un langage. A ce sujet, deux théories se sont affrontées. Darwin pensait que s’était développée une zone cérébrale spécialisée. Puis l’hypothèse phonatoire a prévalu (Libermann) : C’est le développement du larynx qui a permis l’émergence d’un langage articulé. Puis ce sont les linguistes (Chomsky, linguistique structurale) qui ont le mieux éclairé ce qu’est le langage : une remarquable aptitude à structurer des règles syntaxiques.

Brodman en 1909 a décrit dans le cerveau les aires du langage. Il y a 52 aires cérébrales et les aires 44 et 45 sont dévolues au langage.

On a beaucoup parlé du lien social dans le développement du langage (étude des enfants sauvages). En effet, l’acquisition du langage dépend des interactions sociales.

 

Quant à la musique, sa perception repose sur la triade « mélodie, rythme et harmonie ». C’est le langage de l’émotion grâce aux harmoniques ressentis comme plaisants à l’oreille et à la tension générée par l’attente d’une résolution.

Les connaissances nouvelles sur le fonctionnement du cerveau  (notamment par IRM fonctionnelle) ouvrent de nouveaux horizons. Ce petit organe qui représente 2% de la masse corporelle consomme 20% de l’énergie de l’organisme. Le cerveau fait constamment des inférences statistiques (permettant de tirer des conclusions fiables à partir de données d’échantillons statistiques). C’est le codage prédictif décrit par le britannique Karl Friston. Les neurones s’auto-organisent en petites unités appelées mini-colonnes transportant l’information pour que le cerveau génère des prédictions afin d’expliquer les données sensorielles entrantes. Il construit donc constamment des modèles de notre réalité extérieure et de son évolution. Il s’améliore par expérience en calculant les erreurs de prédiction afin d’optimiser ses modèles et augmenter sa fiabilité .

L’improvisation Jazz en est un bon exemple : la musique anticipe en créant un codage d’attente et de prédiction de la résolution harmonique (modulation des accords) qui participe à l’émotion musicale.

L’importance de la musique dès le plus jeune âge est donc essentielle. Pour optimiser la formation musicale, il faut insister sur l’importance de la musique d’ensemble perçue et pratiquée tôt au cours du développement de l’enfant, l’empathie favorisant la synchronisation et réciproquement.

Rappelons que les circuits neuronaux de la musique sont associés à d’importants circuits de récompense (satisfaction alimentaire ou sexuelle, dépendance notamment aux drogues).

Tout le cerveau s’allume sous l’effet de la musique et cela ouvre notamment des pistes thérapeutiques pour augmenter la connectivité cérébrale dans certaines pathologies (cf. Paolo Bartolomeo. Dernières nouvelles du cerveau. Flammarion ed.).

 

Jean-Louis Berrod