Visite de l'exposition Suzanne Valadon

au Centre Pompidou, le vendredi 9 Mai 2025

Rien ne prédestinait ce très jeune "modèle" à obtenir la notoriété de son vivant. Suzanne Valadon de son vrai nom Marie-Clémentine Valadon naît dans une famille modeste à Montmartre. Sa mère l'élève seule et dès ses onze ans, elle la suit dans son  travail de blanchisseuse, de serveuse. Elle s'essaie dans un cirque mais fait une chute de trapèze qui interrompt sa carrière. Son quartier est le repaire de nombreux ateliers d'artistes peintres. Dès ses 15 ans, elle pose pour Jean-Jacques Henner, Puvis de Chavannes, Toulouse-Lautrec, Renoir dont elle sera la maitresse.

	Suzanne Valadon peinte par Renoir		Suzanne Valadon peinte par Toulouse-Lautrec

Degas lui enseigne quelques techniques, reconnait son talent et lui achète ses oeuvres. L'observation des peintres pour qui elle pose est primordiale et lui permet d'écrire "Il faut avoir le courage de regarder  le modèle en face si on veut entendre l'âme". Ses portraits et auto-portraits sont réalistes et naturels comme en témoignent ceux de son fils Maurice Utrillo.

Après des portraits au fusain, à la mine de plomb, à la sanguine, elle ne commence la peinture à l'huile qu'à partir de 1892, à peine agée de trente ans. Ses sujets favoris sont alors des natures mortes, des bouquets, des paysages aux couleurs vives.

La poupée délaissée, 1921	Maurice Utrillo	Les dames Rivière, 1924

Elle relève les portraits d'un trait noir, révèle avec précision la carnation de la peau de ses modèles qui posent sur fond de majestueuses draperies aux thèmes orientalistes. Puis  vient le temps des nus masculins et féminins. Son célèbre tableau Adam et Eve représente le couple qu'elle forme avec André Utter, un ami de son fils, et est daté de 1909.

		Suzanne Valadon et sa famille		Adam et Eve

Appartenant à la Société Nationale des Beaux Arts depuis 1894, elle expose au salon d'automne  en 1909. Une galiériste, Berthe Weill, lui offre même trois expositions personnelles.

		La boite à violon, 1923

Ses toiles sont exposées dans de nombreux musées du monde ainsi qu'à Paris, précisément au centre Pompidou. Il en détient un fond important qui a permis cette exposition.

Françoise Goldemberg