Concert par l'ensemble du Tapis Vert

le 3 octobre 2025 

Nous étions une bonne trentaine à 17h ce vendredi 3 octobre à l’hôpital Rothschild, dans la salle Nation dont les musiciens reconnaissent la bonne acoustique. Le partenariat entre l’ANIC et l’hôpital nous a permis de tenir le concert dans cette salle et d'y accueillir les spectateurs de notre association ainsi que 8 personnes hospitalisées.

Pour notre amie Carol Mundinger, implantée cochléaire et membre de notre association, et aussi excellente clarinettiste professionnelle, il est important de prouver que la musique vivante nous est tout à fait accessible, ce qu’elle a déjà fait à plusieurs reprises, pour notre bonheur.

Elle est revenue nous présenter un nouveau programme (cliquer ici pour voir l'affiche du concert), avec le quintette qu’elle anime, le Tapis Vert,

Jason Meyer et Thomas Lecoq, violons,

Frédéric Dupuis, violoncelle,

et Anne Renault,  piano,

Quintette que nous avions présenté l’année dernière sur le site de l’association lors du concert du 8 novrembre 2024 (cliquer ici).

 Ces musiciens se présentent comme des amis en visite, mais dès qu’ils se mettent à jouer, la qualité de leur musique transforme la salle de l’hôpital en une salle de concert !

Ils nous proposent tout d’abord la suite de l’Histoire du Soldat d’Igor Stravinsky pour clarinette, violon et piano. Pour mieux nous emmener avec eux, Thomas nous en livre le thème : L’Histoire du soldat, c’est avant tout la poursuite désespérée d’un bonheur inatteignable. Quand un Soldat en permission croise le Diable sur sa route, sous les traits d’un vieil homme, il se laisse convaincre de lui donner son violon en échange d’un livre magique censé le rendre riche. Mais lorsque le Soldat réalise qui est réellement son interlocuteur, il est déjà trop tard : son sort est pour toujours entre les mains du Diable.

L’ensemble est très enlevé, tout particulièrement le quatrième mouvement, Tango-Valse-Rag, héroïque et rythmé. Dans le cinquième mouvement, Danse du Diable, les musiciens restent souriants malgré la noirceur du propos, et leur profonde complicité nous entraine.

Le Trio no 2 pour violon, violoncelle et piano en mi mineur, opus 67 de Dmitri Chostakovitch est une œuvre composée en 1944 et dédiée à Ivan Sollertinsky, nous dit Jason, toujours dans le même souci pédagogique.

Son caractère sombre se remarque surtout dans les premier (un Andante funèbre suivi d'un moderato) et troisième mouvements (un Largo où le piano, jouant une succession de huit accords, soutient une sorte de lamento aux deux autres instruments). Le deuxième mouvement, Allegro con brio est plus incisif. On remarque dans le quatrième mouvement, Allegretto, un thème issu de la tradition juive : il apparait d’abord en pizzicato au violon et violoncelle, accompagné d’accords répétés par le piano avant d’être manié dans tous les sens possibles.

Et la musique emplit la salle…

Puis le Tapis Vert au complet nous joue le troisième mouvement (Scherzo) du quintette avec piano opus 34 en fa mineur de Johannes Brahms, écrit en 1864 nous dit Anne, qui nous précise que la partie alto est tenue par la clarinette ; et que la première version à deux pianos a été remplacée par une version à un seul piano sur les conseils de Clara Schumann.

Devant l’enthousiasme du public, les cinq musiciens nous rejouent avec le même brio la fin de ce scherzo.

Les violons et le violoncelle passent de gestes retenus où l’archet tapote à plat les cordes, à de grands coups d’archet amples voire violents, la clarinette apporte son extraordinaire tessiture, alternant sons chauds ou brillants, le piano est très solide, sait se retenir ou s’emballer, omni présent, nous avons la chance d’écouter des musiciens de grande qualité qui savent aussi bien nous plonger dans une ambiance poétique que nous faire entendre des sonorités très sombres.

Merci, grand merci à eux de donner une telle joie à nos pauvres oreilles qui n’en reviennent pas de pouvoir en si bien profiter !

 Françoise Gicquel-Treiner